
Après avoir tâté de la maquette au 1/72 puis au 1/48 mon choix s’est porté sur les maquettes au 1/33. A cette échelle, il est possible de reproduire une foule de détails rendant une maquette plus réaliste. Seul inconvénient: le rangement, mais on ne peut pas tout avoir.
Alors, vous aimez les belles maquettes d’avion pas trop difficiles à monter (pas pour débutant quand même, ce sera pour plus tard) et bien, suivez-moi, je vous propose la réalisation du
MORANE SAULNIER TYPE N
Cet appareil (avion français comme son nom le laisse entendre…cocorico) a été téléchargé sur le site http://www.modele-kartonowe.com/ qui propose quelques modèles de qualité au 1/33 en téléchargement gratuit. Notre MORANE, avec quelques améliorations simples, aura fier allure. Bravo aux concepteurs et merci.
UN PEU D’HISTOIRE
Ce petit chasseur présentait les particularités suivantes :
Moteur rotatif GNOME RHONE, c’est à dire que le moteur tourne avec l’hélice. Moteur familièrement appelé « rototo » sans doute à cause du bruit que fait le moteur au ralenti.
Mise en virage par gauchissement/ « vrillage » des ailes au moyen de câbles.
Mitrailleuse non synchronisée d’où la présence de déflecteurs en arrière des pales d’hélices pour dévier les balles qui chercheraient à s'y loger.
Bref un vrai régal en perspective d’autant plus que nous allons l’équiper de l’adorable moteur que nous allons récupérer sur le site :http://www.paperwarbirds.net/content.do ... _download1
La aussi, un beau site avec, entre autres, une collection de moteurs au 1/33 qui mettent l’eau à la bouche. Comme nous est proposé le moteur GNOME RHONE équipant notre volatil, n’hésitons pas. Merci et la aussi bravo aux concepteurs. On en redemande.
Reste à réunir un minimum de doc. Il y a un très bel écorché et quelques photos sur le site :
http://www.ctie.monash.edu.au/hargrave/ ... lnier.html
ON Y VA ?
Comme à mon habitude je réalise tous les sous-ensembles en premier pour terminer par le fuselage et les ailes. Que voulez-vous, avec l’age on a ses petites manies.
Mais tout d’abord imprimons les différentes planches sur du papier 160g.
En ce qui nous concerne, j’ai réalisé deux jeux de planches : un jeu de planches sur imprimante à jets d’encre et un jeu sur imprimante laser.
Les parties entoilées seront réalisées à partir des planches imprimées sur l’imprimante jet d’encre qui donne (surtout avec la mienne) une couleur plus mat et plus diffuse.A mon goût, c'est plus réaliste pour représenter les parties entoilées.
Seront réalisées à partir du tirage laser les parties tôlées et les différents mâts (pour le brillant que donne ce type d’impression) ainsi que tous les couples (pour la précision des traits).
Sur ce type d’impression, je vaporise en voile de fixatif (magasin d’art) pour renforcer l’accrochage des couleurs.

La notice de montage est les vues en perspectives sont suffisamment claire et explicite pour ne pas nécessiter un descriptif du montage de A à Z.
Je m’attarderai donc sur les points particuliers ou j’ai pris certaines libertés avec le modèle original. J’aime bien personnaliser mes modèles.
Pour le moteur, l’impression a été réalisée sur imprimante à jets d’encre. Les moteurs de cette époque tournaient à l’huile de ricin pour la plupart ce qui les encrassaient assez rapidement. Le brillant d’une impression laser (indépendamment des difficultés à travailler les planches qui en sont issues) ne présente pas d’intérêt. De plus j’aime les avions au maximum dans leur jus.
LE MOTEUR
Je ne détaillerai pas le montage de ce moteur car le plan de montage parle de lui même. Pince à épiler et loupe sont malgré tout indispensables.
Seule entorse au tout 100% papier (je ne pensais pas que mon petit mémo dans la rubrique "technique et savoir faire" aurait suscité tant de passion), les tiges culbuteurs sont réalisées en cap de 5/10 et non en papier. Le moteur y gagne en réalisme, tant pis pour les puristes.




J’ai photographié cote à cote les deux moteurs. A gauche celui proposé avec l’avion (au 1/30 car je l’ai assemblé par curiosité sans me préoccuper de l’échelle), à droite celui proposé par le site allemand (au 1/33). No comment ! Il faut dire que le temps d’assemblage n’est pas le même (environ 6 heures pour le petit bijou de droite).

LE POSTE DE PILOTAGE
Se fier au plan de montage en pensant à percer un trou de 2mm dans le rep 1 qui servira au passage de la cap reliant les deux ailes.
Petit détail : j’ai collé en position poussée, le manche à balai. Cette position justifiera la position à piquer, donc cabrée, du stabilio (on est puriste ou on ne l’est pas). Quand c’est possible, j’essaye de donner un maximum de vie à mes modèles en évitant de représenter toutes les gouvernes à l’horizontale, ce qui est d’ailleurs rarement le cas dans la réalité lorsque l’avion est au sol.

STABILO ET DERIVE
Afin de donner du « corps » au stabilio, une âme en carton de 8/10 est prévue et prise en sandwich entre les intrados et extrados. Cette âme étant en retrait par rapport à leurs contours, les bords sont rabattus de façon à former un un arrondi sur le pourtour. Coller en place l'axe d’articulation sur une des gouvernes, cet axe traversera ultérieurement le fuselage et les reliera ensemble.
Bien que cela ne soit pas prévu, j’ai réalisé de même une âme pour la dérive en appliquant la même recette que pour le stabilo. Je ne vois pas pourquoi elle aurait une épaisseur plus faible.


MITRAILLEUSE
Je l’ai réalisée intégralement en papier y compris les tubes des canons roulés sur une épingle. Bien entendu il faudra réduire l’épaisseur du papier pour pouvoir les rouler sur un si faible diamètre. Pour ceux qui ne savent pas comment si prendre voir le mémo que j’avais fait sur le sujet intitulé « petits tubes en papier » dans la rubrique "technique et savoir faire".


ROUES
Pas de difficulté particulière. Les flasques rouges étaient généralement en matière toilée plaquée sur les rayons dans le but, sans doute, d’améliorer l’aérodynamique du « fauve ». Je les ai donc prélevées sur la planche imprimée avec l’imprimante jets d’encre. On pensera à découper l’ouverture servant à accéder à la valve. Par contre le trou central me semble bien gros par rapport à la réalité et malgré les rares photos trouvées sur internet je ne vois pas la raison d'être si important. Dans le doute, je fais confiance au concepteur du modèle.
Les pneus sont arrondis et peints en gris clair (pas en noir, j’y tiens) et suprême raffinement un méplat est réalisé par ponçage pour simuler l’écrasement du pneu sous le poids de l’avion!

BEQUILLE DE QUEUE
J’ai noyé dedans un petit bout de cap 3/10 histoire de rigidifier cet appendice. Ce n’est pas indispensable mais comme cela ne pose aucune difficulté...

L’ HELICE ET SON CONE
Une cap de 0.8 est noyée dans les pales comme indiqué fig8. Le pourtour des pales est écrasés de façon à profiler ces dernières.
Pour le cône j’ai ma méthode. Il est très difficile de réalIser une casserole d’hélice bien bombée du fait que celle ci n’est pas développable. Toutefois on peut s’approcher de cette forme idyllique de la façon suivante :
Les pièces 28, 29 et 30 sont collées bord à bord en les empilant les unes sur les autres. Je n’ai donc pas utilisé les rondelles 28a et 29a.
On enduit l’intérieur d’une fine couche de colle blanche qui donnera une certaine rigidité à l’ensemble. Une fois sec, on se servira d’un outil arrondi qui par pression à l’intérieur du cône, en appui sur une surface dure, nous permettra d’approcher la forme galbée tant désirée.
Restera à ajuster la pièce 28 qui donnera toute sa rigidité à l’ensemble.
Les pales sont alors collées sur la casserole en veillant à leur donner l’inclinaison (pas) dans le bon sens. L’hélice tourne dans le sens des aiguilles d’une montre lorsque l’on est assis en place pilote. Imaginez que votre hélice doit se « visser » dans l’air et vous en déduirez immédiatement l’orientation des pales. Attention, curieusement, la partie la plus « ventrue » de la pale est le bord d’attaque de celle-ci.
Resteront à coller les déflecteurs de balles 48c qui sont au nombre de 4 et non 2 comme indiqué.


AILES
Entre les deux renforts de l’aile il est prévu d’intercaler un tube réalisé en roulant sur lui même la pièce 33 dans lequel sera fiché une cap qui reliera les deux ailes. Cette solution ne me plaisait pas car n’est pas garante d’une géométrie parfaite à l’assemblage final.
J’ai préféré intercaler un gaine (en direct de la boite à rabiots) dans laquelle s’enfilera une corde à piano de 8/10 qui reliera les deux ailes entre elles.
Ce genre de gaine se trouve facilement dans les magasins de modèles réduits et est utilisée pour réaliser les commandes des modèles radio commandés.
J’ai reconstitué le profil à donner à l’aile et j’ai cintré les renforts sur un manche à balai avant de les coller en place. D’abord le bord d’attaque, puis une fois sec le bord de fuite. Reste à peaufiner le saumon.


On alignera avec précision les bords de fuite et l’on pincera l’extrados et l’intrados des ailes on leur faisant bien épouser le galbe des renforts internes. Ceci nous permettra de tracer un trait au crayon le long du renfort arrière. Le dessous des renforts sera enduit de colle et l’on y plaquera l’entoilage en s’alignant sur le trait de crayon et en lui faisant bien épouser la courbure de l’aile. Une fois sec, on enduit la partie supérieure des renforts et le bord de fuite de colle. On termine le collage de l’entoilage en faisant coïncider les bords de fuite et en lissant le revêtement en remontant vers le bord d’attaque. Ouf ! C’est plus facile à faire qu’à expliquer.


Reste à mettre en forme les saumons. J’ai augmenté le nombre d’échancrure pour essayer de réaliser des bords marginaux les plus réguliers possible. Les minuscules jours éventuels seront comblés avec une goutte de colle blanche. Une fois sec, un coup de pinceau couleur saumon et c’est tout bon.
On percera à diam 0.5 les fixation des haubans en inclinant le foret dans l’axe des futurs haubans et en veillant à ne pas passer au travers de l’aile. Ne rigolez pas, cela m’est arrivé.
FUSELAGE
On découpe les différents couples après les avoir collés sur du carton de 8/10. Les découper avec précision.


On marquera à l’envers de l’entoilage toute les lignes de pliage. Chacun à sa méthode. Pour ma part je marque par deux coups d’épingle les extrémités de la ligne de pliage. Je retourne la pièce et je marque le pli en suivant un réglet tangent aux deux trous.
Chacun des éléments sera ensuite fermé par collage.
Les couples les plus étroits de chacun des tronçons seront ajustés glissé et collé par l’intérieur. Le couple opposé sera ajusté et mis en place par l’extérieur.


Les différents tronçons seront collés entre eux pour former le fuselage en s’assurant de la bonne continuité des plis (lignes) figurant sur ce dernier.
Je n’ai pas mis en place le couple 19 le collage du dernier tronçon étant plus aisé sans ce dernier.
Ensuite on habillera la partie avant de ses différents panneaux 12 à 16. L’ensemble constitué de la cloison pare feu 20, du capot moteur (dont on peindra l’intérieur couleur alu) du moteur et de son hélice pourra ètre assemblé à part et collé au dernier moment ce qui facilitera le montage des ailes et des haubans. Le moteur est traversé par une cap 8/10 qui facilite la fixation du cone.
LE TRAIN D’ATTERRISSAGE
J’ai opté pour un train beaucoup plus réaliste et moins « jouet » que celui prévu. Il est constitué de 3 cordes à piano cote à cote (la aussi que les puristes me pardonnent). Les roues sont collées à chaque extrémité de l’axe central . Dans la réalité, celle du milieu débat dans deux lumières réalisées dans les jambes de train.

LA COMMANDE GAUCHISSEMENT
La aussi j’ai fait une entorse à ce qui était prévu. Les deux mats 42 seront collés en V et gratifiés d’une ouverture en longueur permettant le passage des câbles (cap 3/10) issus du fuselage. Le palonnier sur lequel sont raccordés ces câbles à été refait et peint en noir. Rien de bien compliqué. La photo parle d’elle-même. L’axe qui traverse ce palonnier, ont été équipé, à chaque extrémité, de guignols en V tirés des pièces 43a et 43b sur lesquels aboutiront les câbles de gauchissement. C'est y pas beau?

MISE EN CROIX
Expression consacrée en aéronautique qui consiste à assembler les ailes au fuselage et, autant que faire ce peut, le tout d’équerre.
J’ai réalisé un bati de montage ( voir photo) car les ailes sont relativement lourdes et, malgré la corde à piano qui les relie la rigidité de l’ensemble sera assuré finalement par les haubans (comme pour le vrai d’ailleurs).

Les ailes seront donc collées en place et notre bel oiseau ne quittera son bati de montage qu’une fois tous les haubans posés.
J’ai positionné la gouverne de profondeur à piquer et j’ai donné un léger angle à la dérive.
Reste à mettre en place leurs commandes faites aussi à partir de cap de 3/10. Cela permet de se faire la main avant d’attaquer le haubanage réalisé avec le même matériau.
LES HAUBANS
Ils sont réalisés en cap 3/10.
J'ai essayé les cheveux (ils s'alongent avec l(humidité), le fil nylon (difficile à tendre), le fil à coudre (aspect ne fait pas cable).
Rien de satisfaisant. Reste à copier la réalité en utilisant l'acier. L'effet est garanti et ce n'est guère plus délicat à poser que les solutions précedemment évoquées.
Commençons par l’aile supérieure. La cap est pliée en forme de V. Chaque branche du V est ajustée en longueur et les haubans sont collés en place, un à un, à la colle cyano gel. On commencera par celui le plus le plus petit et le plus prêt du bord d’attaque pour terminer par le plus grand au bord de fuite.


On retourne le fuselage sur son bati et l’on procède de même pour la le dessous.

Vous aller pester sur le premier hauban à poser. Le deuxième vous fera moins transpirer. Dès le troisième on devient à l’aise et la cadence s’accélère. Arrivé au dernier on regrette que cela soit déjà fini. La recette : pas de précipitation et bien laisser sécher la colle entre chaque manip. Attention à ceux qui seraient tenter d’utiliser un accélérateur de séchage. Certaines cyano blanchissent au contact de l’accélérateur.
EPILOGUE


Un petit vol dans la douceur d’un soir d’été, cheveux au vent, humant la délicate senteur de l’huile de ricin brulée que laisse échapper le rototo…cela ne vous tente pas ?
Alors bon vol !
Adisias
LEXIQUE
Cap corde à piano
Intrados dessous des surfaces portantes
Extrados dessus des surfaces portantes
Stabilo (ou stab) petite aile arrière.
Manche à balai Manche actionné par le pilote permettant de piloter l’avion