Train blindé tchèque en Russie "Orlik", 1919, 1/220
Posté : mer. sept. 26, 2018 5:59 pm
Bonjour à tous.
J'avais un peu laissé tombé le papier, d’où mon absence du forum, pour me consacrer à une autre passion maquettiste: les avions au 1/72 en plastique.
Mais le forum Fighters ayant lancé un concours hommage consacré à la première guerre mondiale, je m'y suis inscrit avec comme projet la réalisation du train blindé Orlik des légions tchèques en Z et me voilà de retour.
J'aborderai aussi le contexte historique. Le concours se terminera fin décembre.
En ce début de l'année 1914, l'empire d'Autriche Hongrie, dirigé par le vieil empereur François-Joseph 1er étend son emprise sur une partie considérable du centre de l'Europe, imposant ses lois à une multitude de peuples et d'ethnies que tout oppose, langue, coutumes, religions.
Le malaise est particulièrement grand au sein du Royaume de Bohême (avec la Moravie et la Silésie autrichienne) et de la Slovaquie, alors Haute-Hongrie dont de nombreux habitants souhaitent s'émanciper du pouvoir de Vienne et fonder leur propre patrie.
Très vite, lorsque la guerre éclate, tchèques et slovaques vont s'engager en masse dans les armées françaises, anglaises ou russes, directement pour ceux qui sont expatriés dans ces pays ou après désertion de l'armée austro-hongroise et fuite pour les autres.
Leur objectif était d'assister les troupes de l'Entente cordiale dans la guerre afin d'écraser l'Autriche-Hongrie pour permettre la création d'un État indépendant tchécoslovaque à partir des ruines de l'empire vaincu.
En Russie , la compagnie tchèque des débuts s'accroit rapidement en recrutant, avec l'accord du tsar, des combattants parmi les prisonniers de guerre originaire de Bohême Moravie capturés par les russes.
Fin 1917, le Corps tchécoslovaque de Russie » (Československé vojsko na Rusi) est une petite armée de 50000 et bientôt 70000 hommes, bien entrainée, homogène et très motivée.
Elle participe à de nombreux combats au coté des russes et remporte de nombreux succés notamment à la bataille de Zborov, le 2 juillet 1917. La brigade tchécoslovaque avait alors rompu le front de l'ennemi en pénétrant au-delà de la 3e ligne de défense autrichienne et avait capturé plus de 3000 soldats ennemis. L'armée russe, décomposée par la propagande bolchevique, n'avait, hélas, pas su profiter de ce succès exceptionnel.
Les choses vont se compliquer avec la révolution russe, la prise du pouvoir par Lénine et l'instauration du régime bolchevique en Octobre 1917.
Début 1918, les nouveaux maitres de la Russie mettent un terme à la guerre avec les puissances centrales par le traité de Brest-Litovsk.
De ce fait, la légion tchèque se retrouve sans utilité en pays étranger. Les tchèques décident alors de rejoindre la France pour y poursuivre le combat et ce avec l'aval des bolcheviks qui souhaitent s'en débarrasser. L'évacuation ne peut se faire que par l'Est en rejoignant le port de Vladivostok au bout de la Sibérie pour y embarquer vers les États Unis puis la France. Le déplacement de ces nombreux hommes avec leur matériel et parfois leur famille va poser un gros problème logistique.
En effet, le seul moyen de transport possible est le chemin de fer Transsibérien, Транссибирская магистраль, long de 9000 kilomètres avec ses 990 gares et achevé en 1916.
Or, sur cette artère vitale, en voie unique, vont se côtoyer et se croiser les trains des tchèques, des bolcheviks, des contre-révolutionnaires blancs, des seigneurs de guerre et pillards de tous poils, des ex prisonniers austro-hongrois quittant les camps de Sibérie vers l'Ouest...
Les Français vont alors envoyer un général Français et tout un Etat-Major pour épauler le commandement de la Légion Tchèque et assurer le succès de l’évacuation : le Général Janin .
Les premiers trains s'ébranlent et on peut penser qu'il ne faudra que quelques mois pour que tous les légionnaires quittent la Russie. Il faudra 2 ans!
Tout bascule le 25 Mai 1918 en gare de Tcheliabinsk dans le Sud de l’Oural.
Un train de la légion tchèque roulant vers l'Est y croise un train d'ex prisonniers austro-hongrois retournant à l'Ouest vers leur pays.Ils ont été libérés des camps de prisonniers de guerre établis en Sibérie puisque la Russie n'est plus en guerre. Pour les tchèques ces soldats sont les valets de la puissance qui les opprime et pour les austro-hongrois, les tchèques de la légion sont des traitres. Les 2 trains stationnent cote à cote et le ton monte rapidement entre les protagonistes.Un projectile, lancé par un hongrois blesse gravement un soldat tchèque. Ses camarades se saisissent du lanceur et le fusille sur place. Les autorités russes ne veulent évidemment pas que des corps étrangers s'étripent sur leur territoire; ils ont bien assez de problèmes comme cela avec la guerre civile qui prend de l'ampleur; et Trotski ordonne le désarmement de la légion tchèque qui refuse catégoriquement et s'empare de la ville puis d'autres cités de l'Oural.
Fou de rage, Trotski lance alors une offensive de l'Armée Rouge contre les tchèques. Les troupes bolcheviques reçoivent l'appui d'un puissant train blindé baptisé "Lenin".
C'est un fiasco total. Les unités de l’Armée Rouge étant bien trop faibles, le long du transsibérien pour avoir le dessus sur les forces tchèques et slovaques militairement aguerries. Elles sont anéanties et, petit à petit, les principales gares de la voie de chemin de fer entre la Volga et Vladivostok passent sous le contrôle de la légion.
Quant au train "Lenin", capturé, il est rebaptisé "Orlik" (aiglon) et c'est lui le sujet du montage!
J'avais un peu laissé tombé le papier, d’où mon absence du forum, pour me consacrer à une autre passion maquettiste: les avions au 1/72 en plastique.
Mais le forum Fighters ayant lancé un concours hommage consacré à la première guerre mondiale, je m'y suis inscrit avec comme projet la réalisation du train blindé Orlik des légions tchèques en Z et me voilà de retour.
J'aborderai aussi le contexte historique. Le concours se terminera fin décembre.
En ce début de l'année 1914, l'empire d'Autriche Hongrie, dirigé par le vieil empereur François-Joseph 1er étend son emprise sur une partie considérable du centre de l'Europe, imposant ses lois à une multitude de peuples et d'ethnies que tout oppose, langue, coutumes, religions.
Le malaise est particulièrement grand au sein du Royaume de Bohême (avec la Moravie et la Silésie autrichienne) et de la Slovaquie, alors Haute-Hongrie dont de nombreux habitants souhaitent s'émanciper du pouvoir de Vienne et fonder leur propre patrie.
Très vite, lorsque la guerre éclate, tchèques et slovaques vont s'engager en masse dans les armées françaises, anglaises ou russes, directement pour ceux qui sont expatriés dans ces pays ou après désertion de l'armée austro-hongroise et fuite pour les autres.
Leur objectif était d'assister les troupes de l'Entente cordiale dans la guerre afin d'écraser l'Autriche-Hongrie pour permettre la création d'un État indépendant tchécoslovaque à partir des ruines de l'empire vaincu.
En Russie , la compagnie tchèque des débuts s'accroit rapidement en recrutant, avec l'accord du tsar, des combattants parmi les prisonniers de guerre originaire de Bohême Moravie capturés par les russes.
Fin 1917, le Corps tchécoslovaque de Russie » (Československé vojsko na Rusi) est une petite armée de 50000 et bientôt 70000 hommes, bien entrainée, homogène et très motivée.
Elle participe à de nombreux combats au coté des russes et remporte de nombreux succés notamment à la bataille de Zborov, le 2 juillet 1917. La brigade tchécoslovaque avait alors rompu le front de l'ennemi en pénétrant au-delà de la 3e ligne de défense autrichienne et avait capturé plus de 3000 soldats ennemis. L'armée russe, décomposée par la propagande bolchevique, n'avait, hélas, pas su profiter de ce succès exceptionnel.
Les choses vont se compliquer avec la révolution russe, la prise du pouvoir par Lénine et l'instauration du régime bolchevique en Octobre 1917.
Début 1918, les nouveaux maitres de la Russie mettent un terme à la guerre avec les puissances centrales par le traité de Brest-Litovsk.
De ce fait, la légion tchèque se retrouve sans utilité en pays étranger. Les tchèques décident alors de rejoindre la France pour y poursuivre le combat et ce avec l'aval des bolcheviks qui souhaitent s'en débarrasser. L'évacuation ne peut se faire que par l'Est en rejoignant le port de Vladivostok au bout de la Sibérie pour y embarquer vers les États Unis puis la France. Le déplacement de ces nombreux hommes avec leur matériel et parfois leur famille va poser un gros problème logistique.
En effet, le seul moyen de transport possible est le chemin de fer Transsibérien, Транссибирская магистраль, long de 9000 kilomètres avec ses 990 gares et achevé en 1916.
Or, sur cette artère vitale, en voie unique, vont se côtoyer et se croiser les trains des tchèques, des bolcheviks, des contre-révolutionnaires blancs, des seigneurs de guerre et pillards de tous poils, des ex prisonniers austro-hongrois quittant les camps de Sibérie vers l'Ouest...
Les Français vont alors envoyer un général Français et tout un Etat-Major pour épauler le commandement de la Légion Tchèque et assurer le succès de l’évacuation : le Général Janin .
Les premiers trains s'ébranlent et on peut penser qu'il ne faudra que quelques mois pour que tous les légionnaires quittent la Russie. Il faudra 2 ans!
Tout bascule le 25 Mai 1918 en gare de Tcheliabinsk dans le Sud de l’Oural.
Un train de la légion tchèque roulant vers l'Est y croise un train d'ex prisonniers austro-hongrois retournant à l'Ouest vers leur pays.Ils ont été libérés des camps de prisonniers de guerre établis en Sibérie puisque la Russie n'est plus en guerre. Pour les tchèques ces soldats sont les valets de la puissance qui les opprime et pour les austro-hongrois, les tchèques de la légion sont des traitres. Les 2 trains stationnent cote à cote et le ton monte rapidement entre les protagonistes.Un projectile, lancé par un hongrois blesse gravement un soldat tchèque. Ses camarades se saisissent du lanceur et le fusille sur place. Les autorités russes ne veulent évidemment pas que des corps étrangers s'étripent sur leur territoire; ils ont bien assez de problèmes comme cela avec la guerre civile qui prend de l'ampleur; et Trotski ordonne le désarmement de la légion tchèque qui refuse catégoriquement et s'empare de la ville puis d'autres cités de l'Oural.
Fou de rage, Trotski lance alors une offensive de l'Armée Rouge contre les tchèques. Les troupes bolcheviques reçoivent l'appui d'un puissant train blindé baptisé "Lenin".
C'est un fiasco total. Les unités de l’Armée Rouge étant bien trop faibles, le long du transsibérien pour avoir le dessus sur les forces tchèques et slovaques militairement aguerries. Elles sont anéanties et, petit à petit, les principales gares de la voie de chemin de fer entre la Volga et Vladivostok passent sous le contrôle de la légion.
Quant au train "Lenin", capturé, il est rebaptisé "Orlik" (aiglon) et c'est lui le sujet du montage!