Aujourd'hui: Anna Timireva.

Nous avions quitté la malheureuse maitresse de Koltchak alors qu'elle se trouvait emprisonnée avec l'amiral à Irkoutsk.
A la différence de l'amour de sa vie, fusillé le 7 Février 1920, à 45 ans, elle mourra en 1975 à l'age de 81 ans mais son existence ne sera qu'une suite de malheurs car les soviétiques ne lui pardonneront jamais d'avoir été liée à l'un de leur pire ennemi.
Libérée en octobre 1920, elle est de nouveau arrêtée en mai 1921 et envoyée dans un camp. Le scénario se répète en 1922, en 1925, 1935. Lors des purges staliniennes, en 1938, elle est déportée pendant huit ans, car elle est accusée d'être une ennemie de l'État soviétique. Vladimir, son fils unique, est exécuté en 1938, pour l'unique motif d'être le beau-fils de Koltchak, alors qu’il était le fils de son mari,Timirev. Elle est encore emprisonnée en 1949.
Entre ses arrestations, elle travaille comme bibliothécaire, archiviste et accessoiriste dans un théâtre mais elle reste soumise à un contrôle permanent et elle n'a pas le droit de vivre dans les quinze plus grandes villes de Russie, jusqu'en 1960, année où elle est finalement réhabilitée.
Elle travaille alors un temps comme consultante pour le cinéaste Serge Bondartchouk et son "Guerre et Paix" qui sortira sur les écrans en 1966. Elle meurt le 31 janvier 1975 à Moscou.
Elle n'oubliera jamais l'amiral et voici un poème qu'elle écrivit peu avant sa mort:
(traduit de l'anglais par Bibi, lui même traduit du russe, aussi soyez indulgent, merci)
La moitié du siècle a passé
Et rien ne pouvait être changé.
Tu es parti dans cette nuit d'orage
Mais j'étais condamnée à rester
Le long de la route des chagrins
Jusqu'à ce que le temps se soit écoulé.
Je cherche mon chemin pour revenir vers toi.
Je sais qu'un jour je le trouverai,
En dépit de toutes les difficultés.
Je sais que quoi qu'il arrive,
Je ne vis que de ton amour
Et de ton souvenir aussi.