Bonjour
Voici le montage de la première voile carrée, le petit cacatois.
C'est la plus haute voile du mat de misaine, la plus petite et sans doute la plus facile à poser! En réalité, elle fait une bonne douzaine de mètres carrés. Elle s'oriente facilement autour du mât, il n'y a plus d'échelles de corde à ce niveau.
Pour toutes les voiles carrées, il y a deux jeux de manœuvres, un pour la vergue et un pour la voile.
La vergue doit être hissée (drisse), puis orientée (bras) et enfin maintenue horizontale (ou non!) (balancines). Plus la vergue est importante, plus les cordages sont gros voire nombreux et munis de palans. Le cacatois n'a pas grand chose.
Les voiles sont fixées sur les vergues, tendues le long de la vergue, ont des cordages pour les orienter (écoutes), d'autres pour leur faire bien prendre le vent et régler leur orientation (boulines),d'autres pour les replier (cargues de plusieurs sortes). Plus la voile est grande, plus il y a de fils qui vont finir en général sur le pont, parfois dans les hunes.
À cette échelle, je resterai tranquille et ne mettrai pas tout, mais vous allez voir au cours de l’équipement du bateau que ça fera quand même beaucoup!
Sur ce petit navire, à cette époque, la voile était fixée sur la vergue par des petits cordages passant dans un œillet sous la ralingue. Il suffit de faire un point noir au stylo à bille et pointer un trou sous la ralingue, enfin attacher la voile . La voile est renforcée naturellement par la colle et la deuxième épaisseur de papier et elle est assez solide pour supporter la couture. Les petits nœuds sont ramenés contre la voile , derrière elle et renforcent l’illusion de la présence d'un œillet! Une goutte de colle, on coupe à ras des nœuds (avec une loupe et de très bons ciseaux à broder) et l'affaire est faite!

- petit cacatois et sa vergue, envers
On voit que j'ai ajouté de tout petits bouts de fil de fer (diamètre 0,3 mm pour l'attache des manœuvres. J'ai aussi affiné la vergue qui est encore trop grosse. Noter les petites boucles que j'ai faites avec les bouts de ralingue en trop. Elles vont servir . C'est la face arrière.
Voici la face avant. Pour coudre la voile sans trop de difficulté, je la colle par un deux points de colle sur la vergue. On ne voit rien . La vergue fait presque six mètres en vrai!

- petit cacatois sur sa vergue, endroit
Je pose la vergue munie de sa voile sur le mât. La drisse de cacatois passe par un clan (trou dans le mât normalement muni d'un réa) que j'avais oublié lors de la fabrication des mats. Il en faut aussi un pour le perroquet et sur les trois mâts. Ils font moins de deux millimètres de diamètre à ce niveau, je perce à 0,4 mm, ne pas trembler. Je me sers d'un petit bâton plat comme support pour appuyer la perceuse sans faire plier le mât. C'aurait été bien plus facile avant que les mâts soient montés! Un fil n°60 attache la vergue au mat (à travers deux trous dans la vergue, elle aussi pas bien grosse) et sert de collier de racage. Sur cette image, la drisse passe provisoirement par une des poulies des balancines. Je n'avais pas encore percé le mat.

- pose
Voici la vergue avec sa voile et ses manœuvres. Les balancines partent des extrémités de la vergue, passent dans deux poulies, et descendent dans la hune de misaine. Les bras, eux, vont vers le grand mât, mais pas où vous les voyez, je viens de voir l'erreur. Elles doivent aller sur les poulies inférieures du grand mat au niveau du perroquet), les fils passant sous le grand cacatois., et descendent s'amarrer en bas des haubans de hune de grand mât, en principe sur des taquets fixés sur les haubans eux mêmes. La pince et les différentes choses qui pendent, tiennent les cordages légèrement tendus pendant les opérations avant qu'on les fixe définitivement.

- avec les cordages
Et voici de derrière. On voit la drisse qui sort du mât et un tout petit peu le collier
Je vais maintenant corriger mon erreur et continuer avec le petit perroquet. Le cacatois ne comporte pas de boulines, mais il y en aura sur la voile de petit perroquet. Dans deux ou trois jours peut être. J'ai perdu beaucoup de temps à trouver les renseignements pour le montage de ces voiles.
Depuis, j'ai appris que les anglais ne changeaient rien sur leurs navires. C'est l'amirauté qui décidait de tout. Un peu lourd parfois, mais les poulies, les passages de câbles, les amarrages étaient clairement définis. Ce n'était pas le cas sur les navires Français où les capitaines, les constructeurs, modifiaient des tas de choses. Le règlement n'a jamais pu être appliqué jusqu'à la presque fin de la marine de guerre à voile.
Voilà pour ce soir, bonne soirée à toutes et à tous, à bientôt.