Georges, si par hasard, au cours de tes pérégrinations de terrains en terrains, tu décidais de faire étape à la Montagne Noire, fais moi signe. Il doit y avoir moyen de s’y envoyer en l’air (en tout bien tout honneur) et d’en lécher la pente.

Après le POU DU CIEL et le DALOTEL DM165, c’est une dame sur laquelle j’ai jeté mon dévolu. Et quelle dame ! L’aile volante FAUVEL AV36.
A première vue de formes simples, sa réalisation s’adresse malgré tout à des modélistes avisés. Lors de sa conception, fidèle à mes habitudes, j’ai poussé le soucis du détail aussi loin que possible. Que les « pressés » de la construction me pardonnent.
Petite entorse quand même, seuls les volets de profondeur et de dérives ont été représentés braqués et les aéro-freins sortis, les ailerons demeurant partie intégrante de l’aile pour ne pas altérer l’élégance du profil à double courbure propre aux ailes volantes.
FAUVEL AV36
L’aile volante AV (aile volante) 36 « Monobloc » fut crée par Ch.et J. FAUVEL. Elle avait la particularité d’avoir une aile d’une seule pièce non démontable. Cela donnait un appareil compact et solide mais qui posait quelques problèmes lors de son transport sur remorque. Pour ce, la casserolle de nez était retirée, et les deux gouvernails rabattus à angle droit contre le bord de fuite de l’aile vers l’extérieur.
N’en déplaise à ses détracteurs qui la surnommaient « la godasse », elle fût dans les années 50 le seul planeur de l’époque, de fabrication française à avoir été vendu à un certain nombre d’exemplaires à l’étranger.
Elles donna naissance à l’ AV361 qui fut une évolution de l’AV36, l’ AV22 bi-places ou l’AV45 à moteur propulsif.
LA MAQUETTE
Je ne détaillerai pas par le menu sa construction puisqu’une notice de montage sera proposée en téléchargement avec les différentes planches sur le site de mon ami Pierre http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm qui héberge avec beaucoup de gentillesse mes créations dans son « hangar ». Merci encore Pierre et soit « maudit » pour le virus que tu m’as inculqué !
Cette notice détaillée et agrémentée de photos du montage est visible sur mon blog pour les passionnés qui voudraient en savoir plus.
LE FUSELAGE

Tout commence par l’assemblage de la structure puis on mettra en place l’équipement du cockpit : manche, siège, palonnier…enfin tout ce qui faisait partie de l’environnement traditionnel d’un pilote de vol à voile dans ces années là.
Attention, si vous décidez de donner un certain braquage aux dérives, il convient d’en tenir compte pour la position du palonnier (en avant du coté du braquage de la dérive). J’ai positionné le manche à piquer (en avant), car je compte donner du piqueur à la profondeur, par contre, latéralement, le manche est au centre, car, comme indiqué plus haut, j’ai choisi de ne pas donner d’angle de braquage aux ailerons.

La cloison avant sera équipée de son tableau de bord. Comme à mon habitude, les emplacements des instruments sont réalisés à l’emporte pièce. Le fond noir est « griffé » de façon à faire apparaitre des rayures blanches qui donneront l’illusion des aiguilles et autres marquages des cadrans. Après collage une goutte de « crystal clear » est déposée dans chaque trou et figurera une fois sèche le verre des instruments.
Sur le tableau de bord, la commande de largage de la verrière est simulée par une fine épingle de couturière dont la tête à été peinte en rouge.
On procédera ensuite à la mise en place des flancs et de leurs habillages. Le flanc droit est équipé des poignées de la commande des Tabs et de leurs câbles et le flanc gauche du levier de sortie des aérofreins avec câble et poulie de renvoi. A noter que si vous voulez représenter les aérofreins sortis, le levier doit être positionné en arrière (et non en avant comme sur la photo, mea culpa).
Une fois ceci terminé on pourra habiller notre fuselage.

LE PATIN D’ATERRISSAGE

Les silentblocs sont roulés sur une cap de diamètre 1mm. Le patin, est constitué de deux lames contre collées en veillant à donner le cintre de la partie avant au collage.
LA VERRIERE
La verrière a la particularité d’intégrer une partie du dessus du fuselage. Simple à prime abord, elle ne présente que des surfaces évolutives, ce qui complique sa réalisation. La solution la plus aisée aurait été de la concevoir intégrée au fuselage en ne rapportant sur ce dernier que la partie transparente in fine. Pouah ! Trop facile ! Notre oiseau mérite mieux. Pourquoi ne pas essayer la reproduire à l’identique ?
Deux possibilités. La première aurait été de la thermoformer dans son intégralité puis de la peindre ce qui aurait donné un résultat irréprochable mais un peu éloigné de l’esprit du modélisme papier. L’avantage aurait été de pouvoir la faire amovible permettant ainsi de se glisser (mentalement) dans l’habitacle.

La deuxième est celle que mon esprit tortueux m’a dicté (à tort) pour un résultat qui, s’il respecte à la lettre la philosophie du modélisme papier, demeure très moyen pour un investissement temps sans rapport avec le résultat : ne réaliser en rhodoïd que les parties transparentes, le reste en papier, tout en respectant la forme de la vraie.
Conclusion, tout est possible bien sur mais au vu du résultat obtenu (je tairais par pudeur le temps passé en essais divers et variés) l’aspect ne me satisfait pas et j’envisage de la refaire en thermoformé !
LE NEZ
Je tenais à respecter au mieux le galbe de ce nez qui, sur un fuselage aussi court que celui d’une aile volante se remarque autant que celui de Cléopâtre au milieu de son visage. Le but était donc qu’il ne présente que le moins possible de facettes. A un empilage d’éléments plus ou moins tronconiques, j’ai préféré une division en quartiers dans le sens de la longueur.
J’ai appliqué la même méthode que pour les saumons, à savoir le collage sur une forme en balsa, seule méthode me garantissant la bonne fluidité recherchée. Initialement je songeais à emboutir la forme en rhodoïd puis à la peindre mais je m’écartais beaucoup trop de l’esprit « maquettes papier ». Après tout, à l’origine du papier il y a du bois, donc l’esprit est sauf !
L’AILE

Comme la réelle, elle est en un seul morceau rapporté sur le fuselage.
Elle est composée d’une partie centrale rectangulaire et de deux extrémités trapézoïdales.
LA PARTIE CENTRALE DE L’AILE

Coller les nervures sur le longeron principal puis les différents renforts et les longerons arrières. Veiller au bon équerrage de l’ensemble. Il est possible de mettre en place le revêtement maintenant si l’on ne souhaite pas représenter la profondeur braquée vers le bas.
Pour les plus courageux, voici la suite des opérations. Le plus simple aurait été de construire la gouverne à part et de la coller à la position souhaitée par la suite. J’ai écarté cette solution car sur la vraie, un ruban de toile collé masque les articulations en supprimant tout effet de fente et améliorant ainsi l’efficacité des gouvernes. Il faut donc conserver l’extrados d’un seul tenant si l’on veut respecter l’aspect de l’originale.
Après avoir préformé le revêtement en s’aidant d’une forme cylindrique, on positionne la structure à l’intérieur de celui-ci, et l’on repère, par l’intérieur, les extrémité de la ligne d’articulation de la gouverne de profondeur, par deux coups d’épingle sur l’envers de l’intrados. On marquera cette ligne qui servira d’axe de pliage ultérieurement. On procédera de même pour l’axe des Tabs. On collera en place les queues de nervure et la structure du volet de profondeur sur le revêtement et on terminera par le collage de l’extrados.

Les bords latéraux de la gouverne seront libérés à l’aide d’une lame de rasoir et la fente à l’intrados entre le bord d’attaque de la gouverne et le longeron arrière de l’aile, dégagée. On en profitera pour donner un coup de lame sur les cotés des Tabs. On pourra ainsi braquer, à notre convenance, les différentes surfaces mobiles.
Je sais. Tout ça c’est du pinaillage, mais j’adore.

Le carénage dorsal est constitué des couples mis en place sur une âme. Le tout est ensuite habillé puis collé sur l’extrados de l’aile.
LES EXTREMITES DE L’AILE

Après avoir réalisé la partie centrale de l’aile, c’est un jeu d’enfant.
Coller les nervures sur le longeron principal puis mettre en place les différents renforts.
Les revêtements seront préformés et les puits des aérofreins assemblés et collés sur la face interne de l’extrados.
Les revêtements seront collés sur la structure en commençant par le bord d’attaque et en faisant en sorte que les bords de fuite coïncident. Comme toute surface non développable, l’extrémité des saumons est délicate à reproduire. Voici comment je m’y suis pris.



J’ai mis en forme sur une corde à piano les différentes languettes ce qui a eu pour effet de dé laminé le papier. J’ai donc « pelé » ces languettes pour diminuer leur épaisseur et j’ai mis en couleur leurs chants.
J’ai doublé les nervures de saumon d’une chute de balsa de 1.5mm que j’ai mis en forme par ponçage. Un bout de carton de la même épaisseur peut tout aussi bien faire l’affaire mais sera un peu plus délicat à poncer.
Reste à rabattre et coller les languettes sur la forme et vous obtenez des saumons à la fluidité parfaite.
Les parties externes de l’aile seront collées de part et d’autre de la partie centrale en respectant le dièdre. Pour ce, une cale de 13.5mm peut être glissée sous les saumons le temps du séchage.
L’ensemble de l’aile pourra être positionné sur le fuselage ce qui permettra d’équiper notre poste de pilotage de ses ceintures.

LES DERIVES

Vues en bout, elles ont une forme bien particulière. La face extérieure est plate, les volets de dérive s’articulant le long de cette partie rectiligne et pouvant ainsi être rabattus le long des bords de fuites extérieurs des ailes pour le transport. Attention donc au montage.

DIVERS EQUIPEMENTS

Le moment est venu de mettre en place les aéro-freins que l’on peut représenter rentrés ou sortis, en totalité ou partiellement.
Les crochets de remorquage sont collés sous les ailes ainsi que les patins de saumons.
Le tube pitot trouvera sa place sur le dessus du fuselage
Les fixations de la pointe avant du patin seront collées de part et d’autre de ce dernier sous le nez.
EN CONCLUSION

Hormis la difficulté de réalisation de la verrière, mais pour ce j’ai la solution que je vais appliquer sous peu. Tant pis pour les puristes ; ce planeur si original a bien fière allure, reste à lui fournir un remorqueur d’époque, un MS500 Criquet par exemple. Affaire à suivre….



